MP

Mon travail trouve sa genèse dans l’observation des personnes qui m’entourent. C’est avant tout la représentation de l’être humain qui m’intéresse, le message dont il est porteur. J’envisage l’altérité comme une rencontre aussi bien avec un corps qu’avec un esprit. Mon dessein est de retranscrire cette fusion entre la corporéité et l’âme, quitte à m’éloigner du figuratif pour entrer dans une forme d’absurde de la représentation. Ainsi, j’essaie de me nourrir de ces rencontres aussi bien durables qu’éphémères voire fugaces, comme des expériences me permettant d’en extraire différents éléments plastiques. Par la suite, afin de composer mes créations, j’associe ces différents fragments tant visuels qu’émotionnels. J’ambitionne de travailler sérieusement mais une fois la composition accomplie, je refuse le sérieux pour laisser place à l’humour. Dans ce sillage au-delà de l’altérité, mon travail nourrit un intérêt pour l’émerveillement créé par le divertissement, me permettant d’avoir une approche pluridisciplinaire aux arts tels que le cinéma, le théâtre, la bande dessinée, les jeux vidéo, ou encore le cirque. Anthropologiques, mes recherches picturales présentent le monde tel que je le vis et explorent la notion de réalité, celle que l’on déforme, celle qui ne peut rendre compte d’ellemême. Parasités par les multiples images dont nous sommes les cibles, je les réinterprète en ayant la même considération pour l’image d’une peinture classique, d’une publicité ou encore d’une photographie. Dans l’objectif d’une tension constante entres les éléments, le traitement est tantôt rapide, questionnant le geste du peintre, tantôt appliqué, façonnant une peinture très contrastée. De plus, le support participe pleinement à la composition par le choix de ses dimensions, des matériaux ainsi que de leurs textures. Enfin, la couleur a pour vocation de déstabiliser le spectateur, jaillissant comme une sensation dans laquelle le langage trouverait sa limite. Ainsi, j’espère déplacer le regard et l’horizon d’attente du spectateur dans ce mutisme analytique, le renvoyant à lui-même.